Lors de la « journée confédérale des CSE » de FO, le mardi 11 mai, deux élus de CSE, l’un des transports Kéolis à Orléans (740 salariés), l’autre des Galeries Lafayette à Marseille (250 salariés), ont détaillé leurs choix et leurs pratiques en matière d’activités sociales et culturelles.

Les débats organisés par FO pour les CSE, le mardi 11 mai, se sont déroulés en ligne, par visio, et visaient tout particulièrement les évolutions digitales des comités sociaux et économiques. Cette numérisation est-elle accélérée, pour la gestion des activités sociales et culturelles, par la crise sanitaire ? Le témoignage de Michèle Millepied apporte une réponse clairement positive. Secrétaire du CSE de deux magasins des Galeries Lafayette à Marseille, qui comptent 250 salariés, Michèle Millepied, qui est également déléguée syndicale FO, résume en quelques mots le chamboulement provoqué par la fusion des instances et par la crise sanitaire.

Avec le CSE unique pour 2 magasins, le nombre d’élus du personnel a été réduit. « Nous sommes moins nombreux, nous n’avons plus le temps de rester au bureau du CSE pour faire des permanences sur des activités de loisirs, nous sommes pris par les consultations et par les négociations », a témoigné la secrétaire du CSE. Quant à la crise sanitaire, c’est bien simple : l’activité partielle (les deux magasins ont fermé 4 mois en 2020) a entraîné une baisse très importante du budget des activités sociales et culturelles. « De 53 000€ en 2020, nous sommes passés à 33 000€ pour 2021 », dit l’élue qui déplore le refus de la direction de négocier sur le sujet.

Des salaires faibles et l’envie de mettre « du beurre dans les épinards »

La rémunération des salariés ayant également pâti de l’activité partielle, alors que de nombreux employés sont au Smic et souvent en temps partiel « subi ou choisi », le CSE a décidé de « privilégier le pouvoir d’achat » pour « mettre un peu de beurre dans les épinards ».

Parce que les élus ne disposent pas assez de temps, ils ont choisi de « sous-traiter les ASC » en optant pour un prestataire afin que les salariés accèdent via le numérique aux prestations. « Depuis quelques années, la moyenne d’âge du personnel a rajeuni et nous pensons que les salariés sont davantage prêts à ce changement », explique la secrétaire. Quand la crise sera passée, « nous essaierons de refaire des ASC diversifiées », ajoute Michèle Millepied qui s’intéresse déjà au réseau « créé par des camarades FO d’Airbus Marignane pour échanger des conseils et des bons deals de prestataires ». 

Le numérique est important mais « nous voulons garder la maîtrise des ASC »

La crise sanitaire accélère-t-elle la numérisation des activités sociales et culturelles du CSE ? Pas si vite, semble au contraire répondre Rachid Ghazzal. Certes, le secrétaire FO du CSE de Kéolis, une entreprise de transport d’Orléans qui compte 740 salariés, est conscient « que le numérique va s’imposer un peu partout », et que cela permet par exemple aux salariés d’accéder plus facilement à de la billetterie.

Mais il insiste à plusieurs reprises sur la volonté des élus du CSE de garder la main sur la définition et la gestion des activités sociales et culturelles : « Nous tenons à conserver la maîtrise de nos activités. Notre objectif, ce n’est pas de distribuer des chèques, c’est de créer du lien social entre les salariés, et de leur proposer des activités de loisirs moins chères ». Il faut dire que le CSE de Kéolis peut s’appuyer sur un secrétariat pour la gestion des ASC.

Selon l’élu, c’est cette gestion directe qui permet au comité d’offrir des activités variées et souples qui satisfont le personnel. « Par exemple, nous louons en direct une dizaine de mobilhomes par an pour les vacances des salariés. Si on externalisait ça, je ne suis pas sûr que nous pourrions proposer autant de disponibilités, car nous arrivons à peu près à satisfaire toutes les demandes », explique Rachid Ghazzal. Bien sûr, le CSE s’expose ainsi à devoir traiter en urgence les difficultés liées à la crise sanitaire.

Comme les annulations des voyages : « Notre politique est de proposer un « petit voyage » une fois par an et un « grand voyage » une fois tous les deux ans, en permettant aux salariés de payer le coût du voyage sur 2 ans. Avec l’annulation, beaucoup ont craint de ne pas être remboursés. Nous avons dû les rassurer », raconte le secrétaire. Le CSE a également dû négocier les dates de péremption avec les prestataires des billetteries, et dû revoir ses assurances, indique Rachid Ghazzal. La crise laissera des traces sur le budget 2021 mais il ne sait pas encore à quelle hauteur. L’an dernier, le CSE disposait de 250 000€ de budget pour les activités sociales et culturelles. 

Source : Actuel-CE